06.06
2019 Forme/Santé

Depuis que l’équipe de France de football a préparé la coupe du monde 1998 à Tignes, les stages en altitude ont le vent en poupe chez les athlètes de haut niveau. Bienfaits physiologiques de l’altitude, ambiance vacances dans un cadre idyllique et infrastructures de qualité expliquent cet engouement, qui gagne les sportifs amateurs.

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Quel est le point commun entre l’équipe de France de rugby, la championne du monde 2014 de saut en longueur, Eloyse Lesueur, les handballeurs de Montpellier, le trailer et skieur-alpiniste Kilian Jornet ou la triathlète Radka Vodikova, championne d’Europe de triathlon ? Ils sont tous venus à Tignes effectuer des stages de préparation en altitude, souvent avant une échéance importante. L’équipe de France de basket, Adrien Mattenet, le numéro 1 Français en tennis de table (19ème mondial) ou les cyclistes de la Française des Jeux ont eux profité du grand air de l’Alpe d’Huez, l’équipe de France de VTT de descente de celui d'Aussois, les rugbymen de Clermont se préparent régulièrement à Besse Super-Besse et le marcheur Yohann Diniz aux Angles.

L'altitude, une fabrique à globules rouges !

Le choix de venir s’entraîner en altitude ne relève pas seulement du phénomène de mode. Il s'explique par les bénéfices d’ordre physiologique générés. « En altitude, on augmente la masse totale d’hémoglobine (c’est-à-dire de globules rouges), ce qui permet d’augmenter sa capacité à transporter l’oxygène dans le sang. Bref on peut produire davantage d’énergie, ce qui est crucial pour les coureurs à pied ou les cyclistes », explique Jean-Claude Banfi, ancien professeur d’EPS devenu coach sportif. « Il y a aussi un gain de force et d’hypertrophie (augmentation de la taille du muscle), qui est intéressant par exemple pour les skieurs. Il faut également noter une augmentation de la capacité d’un sportif à répéter les sprints à haute intensité, puisqu’on agit ici sur la capacité du muscle à être irrigué. Dans ce dernier cas, on s’adresse d’abord à des pratiquants de sports intermittents (tennis, football, basket...), détaille encore le coach. Titulaire d’un Master en biologie, il entraîne une trentaine de sportifs de tous niveaux à l’année et propose des stages en altitude aux Saisies.

Des complexes sportifs super équipés

La station du Beaufortain dispose d’ailleurs d’une salle hypoxie (permettant de simuler une montée en haute altitude) au sein du Centre Aquasportif du Signal. Des complexes de ce type abritant bassin de natation, salles de fitness et de musculation et gymnase ont fleuri dans de nombreuses stations françaises : Val Thorens, Font-Romeu (qui abrite le Centre National d’Entraînement en Altitude), Val d’Isère ou encore Vaujany. C’est grâce à la qualité de leurs installations sportives – combinées à des activités récréatives montagne telles que la randonnée pédestre, le VTT, la glisse – qu'elles attirent les  champions en stations. Une offre et des services qui profitent aux vacanciers sportifs ou qui ont envie de le devenir !

Acclimater son corps à l'altitude

Avant de se lancer dans un programme sportif intensif au-delà de 1500 mètres, il faut d'abord acclimater son corps à l'altitude. Face à elle, tout le monde ne réagit pas forcément bien. « Si vous êtes un mauvais répondeur, un stage en altitude va surtout vous apporter une grosse fatigue », prévient Jean-Claude  Banfi. « L’idéal, c’est de rester quinze jours, même si les premiers bienfaits commencent à se faire sentir après une semaine en altitude ». Quid d'un stage d’un week-end ? Il n’apporte pas grand-chose, si ce n’est qu’il peut permettre d’acclimater un peu son corps. « Il est intéressant pour un coureur qui habite au niveau de la mer et qui doit disputer un trail dont le parcours est majoritairement situé au-dessus de 1500 m d’altitude ». Son conseil : suivre le protocole High – Low – High pour une efficacité maximale. « On dort en altitude, puis on redescend en plaine – ou du moins en-dessous de 600 ou 700 m, avant de s'entraîner en altitude et attaquer des séances à forte intensité ». Et le coach de bien rappeler qu'un entraînement sportif ne peut jamais être aussi intense en altitude qu'en plaine.

©Actumontagne pour France Montagnes

photos Tignes © Andyparant.com et Grégory Mistral

Alpe d'Huez ©Laurent Salino

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