03.01
2012 Activités

Des Alpes du Nord à celles du Sud, en passant par les Vosges, le Massif central ou les Pyrénées, tous les massifs ont désormais une offre à destination des personnes handicapées. Certaines stations se sont même faites le porte-drapeau du “ski pour tous”. Petit tour d’horizon du handiski en France.

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On essaye de s’adapter à tous, car tout le monde a le droit d’avoir des sensations de glisse. Il faut que les personnes handicapées se sentent bien accueillies, qu’elles repartent avec de bons souvenirs en se disant : ce sport, c’est pour moi !”, affirme Jean-Michel Falgoux, directeur de l’ESF de Super-Besse (Massif central). De nombreuses stations, partageant cet état d’esprit, proposent du matériel et un enseignement adapté.
Les moniteurs qui le souhaitent peuvent suivre une formation auprès de leur syndicat, avec différents modules suivant le handicap : handicap mental, langue des signes, guide pour malvoyant, pilotage des fauteuils-skis… Certaines écoles ont une bonne proportion de moniteurs formés, comme Valberg, dans les Alpes-Maritimes (4 moniteurs sur 25), ou Peyresourde, dans les Pyrénées (6 sur 60).

Les personnes en fauteuil utilisent différents types de matériels pour pratiquer le ski assis. Deux marques (Tessier, et GMS) et une dizaine de modèles (de la plus grande dépendance à une relative autonomie) se partagent le créneau. Les personnes ayant conservé le plus de capacités physiques peuvent skier avec un uniski ou un dualski, tandis que celles qui ont besoin d’être pilotées adoptent souvent le tandemski, guidé par un moniteur ou un accompagnant. Ces différents modèles permettent d’emprunter la plupart des remontées mécaniques (sauf en général les télécabines).

Sponsors ou associations

Mais ce matériel coût cher : environ 4 000 € pour un tandemski, par exemple. Dans la plupart des écoles de ski, le prêt du matériel est gratuit, le tarif du cours particulier restant le même que pour un valide. Les ESF recherchent donc d’autres modes de financement : soit des sponsors locaux, comme Autrans, en Isère — qui a réussi à mobiliser bon nombre d’entreprises du Vercors —, soit une association locale, qui se trouve bien souvent à l’origine de la sensibilisation des moniteurs à la question.

Ainsi à Combloux (Haute-Savoie), l’association Ski assis évasion a été crée en 1995 par Yves Mathelin, ancien guide et secouriste, devenu paraplégique à la suite d’un accident en montagne. Cette association possède une large gamme de matériel, qu’elle met à la disposition de l’ESF, et elle intervient pour former les moniteurs de toute la France au handiski.

De même, à La Plagne (Savoie), l’association Antenne Handicap a été créée en 1997 par Marc Gostoli, moniteur de ski concerné par le handicap dans sa famille. Marc Gostoli a développé son propre matériel, et l’association propose aujourd’hui une offre complète, comprenant le matériel, les cours de ski, ainsi qu’une liste d’hébergements adaptés dans la station.

À Gérardmer (Vosges), un ancien moniteur de ski devenu handicapé a, lui aussi, fondé une association — Vosges handiski évasion — qui a mis cette activité à l’honneur dans la station. À tel point qu’une étape de la coupe de France handiski y a été organisée !

Toutes ces stations font le même constat : la demande s’accroît. Raphaël Serve, responsable du pôle handiski à l’ESF de Méribel (Savoie), note : “Nous proposons du matériel adapté depuis une dizaine d’années, mais depuis trois ans environ, cela décolle. Le nombre d’heures de cours augmente de 20 % chaque année”.

Pour faire connaître cette offre, les stations utilisent Internet, à l’image de Serre-Chevalier (Hautes-Alpes), qui recense sur son site le matériel adapté de la station, mais aussi les hébergements et les autres activités accessibles. Car un séjour au ski est un tout !

Actumontagne pour France Montagnes

Photos DR

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