Progresser en poudreuse, c’est possible !

Skier comme un dieu sur les pistes damées, ça, vous savez faire. Bon, d’accord, comme un dieu, c’est peut-être un peu exagéré. Disons que vous avez un niveau correct (trois étoiles, minimum, pour sortir des pistes balisées) et vous souhaitez découvrir de nouvelles perspectives ? Alors essayez ce qu’on appelle le « freeride ».  « Nous avons beaucoup de clients qui sont, parfois, très forts techniquement sur piste et qui veulent, du coup, progresser en toutes neiges » confirme David Allemoz, notre spécialiste des belles lignes en « peuf », comme on dit en montagne. « Ces skieurs veulent changer un peu de sensations et se lancent dans le challenge d’un ski totalement différent techniquement, celui du ski de poudreuse. D’autres, beaucoup moins forts, nous font confiance aussi et arrivent rapidement à s’éclater.

Si sortir des pistes est un plaisir infini, cela impose de s’assurer les services d’un professionnel : il est extrémement dangereux de suivre des traces qui cheminent en poudreuse, de nombreux sauvetages dans les barres rocheuses en résultent. « Trouver les itinéraires, en freeride, n’est pas évident, cela suppose une très bonne connaissance du terrain » souligne David, qui a l’habitude de travailler, aussi, avec les photographes, pour qui il faut trouver le plus beau paysage sauvage. « Un moniteur vous emmènera là où les conditions sont les meilleures, en fonction de la qualité de la neige. Il pourra vous proposer des descentes peu classiques, par exemple, à côté desquelles vous seriez passé sinon. Aujourd’hui, par exemple, il faisait mauvais, mais j’ai trouvé un super coin pour mes clients, tout en restant très exigeant sur les conditions de sécurité. »

La sécurité, dans ce domaine, n’est pas un simple mot posé sur le papier : l’avalanche menace et, pour s’en sortir, le mieux, c’est encore de s’abstenir de l’approcher ! « Un moniteur voit son manteau neigeux évoluer au cours de la saison, il sait bien quels endroits éviter. Dans ce milieu dangereux qu’est le hors-piste, le moniteur va vous apprendre à lire le terrain, à utiliser le matériel de sécurité. Beaucoup de clients sont demandeurs, pour aller vers l’autonomie, à terme. Analyser la montagne ne s’apprend pas dans un livre ! » Outre le savoir-faire technique particulier qu’il faut acquérir pour le hors-piste, le moniteur de l’ESF pourra également vous offrir le génépi sur le gâteau : « À Aime La Plagne, je sais où nichent les gypaètes, par exemple. Lorsque cela est possible, en fonction donc de la sûreté de la pente, j’emmène mes clients les observer. Croiser des chamois ou des bouquetins amène un plus indéniable à une belle journée de sport ! »

Par Myriam Cornu / Free Presse