11.10
2012 Bons plans et conseils

Non, il n’y a pas de « contre-indication » à fréquenter l’altitude, à flirter avec l’air pur, à titiller les sommets immaculés. Oui, on a tout à gagner à prendre un peu de hauteur. Qu’on soit asthmatique ou qu’on mesure moins d’un mètre, les bienfaits que nous réserve la montagne sont nombreux.

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1 / Quels sont les effets des sports d’hiver sur l’organisme ?

Comme tout sport, le ski vous remplit de dopamine, cette molécule qui apporte à votre corps une sensation de bien-être et à votre cerveau une sensation de plaisir. La dopamine – arme incomparable d’un moral à toute épreuve - vous apporte aussi motivation et joie de vivre, en tournant votre activité mentale vers le futur, les découvertes et la nouveauté. Passons rapidement sur les bénéfices inhérents à la pratique d’un sport - a fortiori de plein air - et les aspects liés à la silhouette, pour nous concentrer sur un thème « à la mode » : celui du manque de vitamine D, courant de nos jours. La pollution des villes semble limiter le passage des UVB à travers l’atmosphère, d’où les carences, d’autant que nous vivons majoritairement à l’intérieur. Tournez le nez vers la montagne et laissez votre visage recharger vos batteries, tel un panneau solaire !

2 / Souffre-t-on de l’altitude, en montagne ?

Il y a altitude et altitude : on trouve des stations de moyenne montagne et celles d’altitude. La limite communément admise est située entre 2000 et3000 m selon les organismes. En deça, il n’y a pas franchement de différence sensible par l’homme avec la plaine. Et, de fait, le village en lui-même - c’est-à-dire les zones dont profitent les femmes (enceintes) et les enfants (tout petits) en station – ne franchit pas cette fameuse « limite ».

3 / Mon enfant a 3 ans, peut-il séjourner longtemps en montagne ?

« Il n’y a aucun inconvénient à fréquenter la montagne, notamment pour les enfants en bonne santé » sourit Juliette Blanc, pisteur-secouriste et infirmière. « Le plus problématique, c’est de prendre très rapidement de l’altitude. Chez nous, à Tignes, on passe de 2100 à 2500 m en cinq minutes avec le funiculaire : en dessous de 3 ans, cela n’est pas recommandé, surtout en cas de rhume. La trompe d’Eustache étant enflammée, le tympan, qui sert de baromètre, n’arrive plus à réguler la pression et c’est l’otite. »

4 / Est-ce que je peux emmener bébé ?

« Évidemment ! » poursuit Juliette. « Les nourrissons doivent rester en moyenne montagne en cas de séjour de courte durée : le temps d’acclimatation étant de 8 jours, si on ne reste pas plus d’une semaine, il vaut mieux éviter de trop « monter » bébé. De toute façon, en dessous de 9 mois, il faut bien respecter le principe des paliers : s’élever doucement en altitude, en effectuant des pauses, en faisant téter l’enfant, si possible. Petit conseil pour les petits dormeurs : il se peut que le sommeil soit un peu perturbé. C’est dû à l’air montagnard, sec. Un humidificateur peut se montrer utile ou, plus simple, on peut appliquer des linges mouillés au-dessus d’un radiateur ou disposer des bols d’eau dans la pièce. »

5 / Enceinte, quelles précautions doit-on prendre en altitude ?

« Surtout, surtout, il ne faut pas monter de manière trop brutale, c’est vraiment le principe à retenir » résume Audrey, sage-femme à Val d’Isère. Notamment en début de grossesse où l’œuf peut se décoller. Si un aller-retour express à l’Aiguille du Midi semble proscrit, de petites balades en moyenne montagne sont, elles, tout à fait conseillées, pour s’oxygéner et profiter des bienfaits du sport doux. Enceinte, il s’agit donc surtout de bien choisir sa destination et opter pour la moyenne montagne (rester en dessous des 1500 m, donc). Chaque cas étant particulier, il est bien entendu conseillé de prendre un avis médical avant son séjour. Mais souvenez-vous que les montagnardes elles-mêmes enfantent depuis la nuit des temps…

6 / Puis-je faire du ski alors que je souffre d'asthme ?  

Si l’air montagnard se révèle favorable (car sec et plus pur, loin des pollutions et des particules de nos chères autos), il n’en va pas de même pour le grand froid (pas le froid hivernal courant) qui peut déclencher des crises. On peut toujours opter pour la période de Pâques, plus clémente en termes de températures. Pensez aussi au « Buff », ce petit foulard très pratique qu’on porte autour du cou et qu’on peut remonter sur le nez, pour « filtrer » un peu le froid. Le ski peut être un déclencheur quand l'asthme est mal contrôlé mais les asthmatiques ont tout à gagner à pratiquer une activité physique pour conserver de bons poumons (renforcer les muscles de respiration) et un corps en bonne condition physique, avec un poids sain. Tout cela peut améliorer leur condition à long terme, il faut simplement veiller à éviter l’asthme à l’effort. Donc y aller « molo » en résumé.

7 / Handicapé, je ne vois pas ce que je pourrai bien faire aux sports d’hiver ?

Faire comme tout le monde, tout simplement ! Si le ski nous sort tous un peu d’un certain ennui, d’une certaine routine, c’est sans comparaison avec ce que la glisse peut apporter à une personne en situation de handicap. Dans les ESF, certains moniteurs ont choisi de se former spécifiquement à l’accompagnement en « ski tandem », par exemple, pour les personnes à mobilité réduite. D’autres guident les aveugles. Les écoles de ski investissent pour la plupart dans des fauteuils adaptés garantissant un confort total et les professionnels de la montagne connaissent les besoins spécifiques à chaque handicap (les tétraplégiques, par exemple, ne sentent absolument pas le froid, il faut veiller à leur tenue vestimentaire). À la neige, valides ou non valides, pas de différence, tout le monde peut faire le plein de sensations.

8 / Crèmes solaires, à quels indices se fier ?

En montagne, la couche d'air étant plus fine, la quantité d'UV reçue est accrue. Avec la neige, on subit non seulement les rayons directs, mais aussi ceux occasionnés par la réverbération. « La protection vestimentaire prime, une casquette serait idéale, mais choisissez déjà des lunettes qui protègent bien le pourtour orbitaire» conseille le docteur Yvon Périllat, dermatologue à Grenoble. « Ensuite, nécessité absolue de se protéger à l’aide d’un écran solaire à fort coefficient (30, 50 ou 50 +)  à appliquer quotidiennement et, très important, en renouvelant l'opération toutes les deux heures, sans quoi la crème ne fait plus effet. Ne délaissez pas vos lèvres, également très fragiles. »

9 / Lunettes de soleil : pourquoi elles sont obligatoires en montagne ?

Parce qu’on ne peut pas encore badigeonner ses pupilles de crème solaire ! Plus sérieusement, pour les raisons invoquées ci-dessus. La couche atmosphérique diminue avec l’altitude, augmentant le nombre de rayons qui sont, en plus, réfléchis à 80 %. Pas de souci avec l’excellence de la qualité des produits proposés aujourd’hui par les fabricants spécialistes. Encore faut-il porter ses lunettes ou son masque de ski et ne pas se contenter de s’en servir comme accessoires de mode !

10 / Et s’il m’arrivait tout de même quelque chose, suis-je bien assuré ?

Certaines cartes bleues incluent le service assurance si vous achetez le forfait par leur intermédiaire, mais là, il faut bien lire les petites lignes. Suis-je assuré si je skie en hors-piste (y compris à trois ou quatre mètres en dehors des balisages « officiels » là où la neige a l’air super bonne…), suis-je assuré pour une évacuation aéroportée ? Etc. Le mieux, c’est encore d’opter pour l’assurance vendue aux caisses des remontées mécaniques : l’assurance (qui fait vivre les équipes de France de ski, de biathlon, etc) a été pensée spécifiquement pour la pratique. Un must !

Pour toutes ces questions, un conseil s’impose : au moindre doute, n’hésitez pas à prendre un avis médical, votre généraliste peut certainement vous conseiller sur une période ou un type de destination montagne.

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