Décoration de Montagne avec Dado Robino

Ne cherchez pas des petits cœurs, des vaches ou des Edelweiss chez Dado Robino ! Ce n’est pas le genre de la maison ! Et en plus, comme le souligne Nicolas Morel, le co-fondateur du salon Alpes Home, c’est totalement dépassé. La créatrice savoyarde ne verse pas non plus dans le minimalisme ou l’épure, tendance elle aussi en recul.

Mixant avec brio ancien et contemporain, Dado Robino privilégie plutôt le style néo-baroque qu’elle affectionne. Peut-être a-t-elle été influencée dans sa jeunesse par les retables richement décorés des petites églises baroques qui parsèment les vallées des Pays de Savoie dont elle est originaire ! «J’aime réactualiser et détourner les matières nobles de la montagne pour les interpréter dans un style très néo-baroque», explique cette ancienne membre de l’équipe de France de ski, ex-monitrice de ski, reconvertie dans la décoration d’intérieure. Et pour qui la montagne, son lieu de vie, est une importante source d’inspiration.

C’est en 2003, de retour d’un séjour au Canada où elle a été assistante décoration sur les plateaux de télévision, qu’elle a décidé d’ouvrir à la Côte d’Aime, face à La Plagne, son propre atelier de création. « Tout a commencé parce que je ne trouvais pas de luminaires qui s’intègrent dans les environnements que j’imaginais pour mes clients. J’ai décidé de les concevoir moi-même et de les fabriquer de mes mains, à partir de bases sélectionnés chez des fabricants». Laissant libre cours à son imagination, elle assemble et habille avec ingéniosité et malice des pièces uniques, privilégiant des matières encore rarement utilisées, comme la fourrure, par exemple, dont le côté duveteux n’est pas sans rappeler la neige. Ses créations sont souvent décalées, voire iconoclastes et souvent riches de poésie. Elles sont aussi élégantes, et apportent la petite touche qui fait la différence dans un intérieur grand chic. « Les clients me laissent une grande liberté, c’est formidable », s’enthousiasme Dado Robino qui fabrique aussi des sièges, des vases, du mobilier, signe des scénographies d’exposition, collabore avec la filature Arpin. Mais ce sont ses luminaires repérés dans des établissements où elle est intervenue, comme Le Plantin à Méribel, qui l’a révélé, qui captent encore et toujours l’attention. «Je fais effectivement beaucoup d’’autres choses que les luminaires de choses, mais pour l’instant, mes autres créations sont moins connues », constate cette artiste discrète, qui ne dégaine ni press-book ni épais catalogue quand on l’interroge, encore peu rompue à l’exercice de médiatisation. «C’est grâce à Nicolas Morel, qui m’a confié l’aménagement de l’espace des conférences du salon Alpes Home, que j’ai pu me faire connaître du grand public», poursuit Dado Robino qui a installé une boutique à Méribel l’année dernière, première approche vers le grand public. Elle s’apprête désormais à ouvrir les portes d’un grand showroom à Aime, au pied des pistes de Paradiski, un espace dans lequel elle compte bien montrer toute l’étendue de sa palette.

© Actumontagne

© Photos Alpes Home