15.09
2016
Style
A l’occasion du salon Alpes Home, qui a eu lieu du 29 au 31 juillet 2016 à Méribel, nous nous sommes intéressés au design en montagne, et plus particulièrement aux designers qui travaillent dans un esprit montagne avec un fort attachement au territoire. Aujourd’hui, rencontre avec Joris Favennec.
Pouvez-vous vous présenter, présenter brièvement votre parcours et votre lien à la montagne ?
Je m’appelle Joris Favennec, j’ai 30 ans et j’habite à Rennes. Je suis designer d’objet depuis 2007, chez Décathlon jusqu’en 2009 et ensuite indépendant. Depuis mes études, je m’intéresse aux pratiques sportives, aux loisirs et aux aires de jeux.
Mon attachement à la montagne est avant tout lié à des pratiques sportives (VTT, snowboard, randonnée) et à l’ambiance qui y règne, à la fois tranquille, sauvage et extrême.
Habitant loin des reliefs, je ne suis pas un spécialiste de ces territoires, mais les quelques semaines passées là-haut chaque année à observer et comprendre les montagnes me permettent de prendre part à des projets de recherches en design et en art.
Le design est un mot parfois abstrait, pouvez-vous nous éclairer sur ce à quoi il renvoie en montagne ? En quoi le design de montagne est-il spécifique ?
Le design est lié à de nombreux domaines (espaces, objets, communications, services, etc.), en ce qui me concerne j’interviens à l’échelle de l’objet, parfois de l’espace.
Mon expérience de designer à la montagne a débuté aux Arcs il y a 4 ans avec la création de l’Agence Arcadienne, une équipe constituée d’artistes, designers et architectes en partenariat avec l’école d’art d’Annecy et celle de St-Étienne. Nous travaillons depuis avec la station des Arcs dans le cadre d’un programme de recherche lié à l’habitat et aux loisirs.
Pour notre groupe, cette station a une valeur culturelle et patrimoniale importante car elle a été dessinée par Charlotte Perriand et l’équipe de l’Atelier d’Architecture en Montagne (AAM) selon des principes architecturaux et de design intimement liés à la montagne et à ses spécificités, telles que la pente, l’ouverture sur le paysage et la lumière. Nous nous basons donc sur ces éléments issus des stations de troisième génération, pour développer des projets de mobilier et d’espace en lien avec l’évolution que connaît la pratique des loisirs sur ces territoires. Il n’y a donc pas un design en montagne mais bien des designs en montagne en fonction du lieu, de ses spécificités culturelles, économique et géographique et du développement touristique.
Il n’y a pas un design en montagne mais bien des designs en montagne
La pratique de la montagne semble être différente entre un petit village de chalets de moyenne altitude et un grand ensemble en béton à haute altitude, donc les réponses à des problèmes similaires peuvent être variables : par exemple, en proposant une conception d’objet adaptée et singulière au contexte.
Pouvez-vous nous donner des exemples concrets de territoires de design en montagne ou de designers ?
Les stations de Flaine et des Arcs sont assez intéressantes à étudier car elles ont intégré le design à différentes échelles et continuent de le développer. À l’échelle de l’objet, le groupe Design Pyrénées produit des meubles et objets manufacturés avec des matériaux du territoire et des entreprises locales.
Concrètement, comment chacun peut-il apporter un peu de design montagne dans son chalet ou son appartement ?
Ce qui fait la montagne est dehors, alors il s’agirait peut-être de chercher à mieux contempler le paysage, en plaçant un banc ou un canapé devant une grande ouverture, en ayant des éclairages intérieurs doux par exemple. Il y a là l’idée de valoriser le confort du point de vue sur l’extérieur.
Crédits images :
bancs : maquettes assises (échelles variables) aux Arcs, Joris Favennec, 2015
cabanes : recherches cabanes aux Arcs, Joris Favennec & Nicolas Koch (L.A.3000), 2015
Crédits photo : Joris Favennec