20.09
2012 Style

A 78 ans, Jacques Labro, architecte de la station d’Avoriaz, poursuit actuellement son travail dans la station haut-savoyarde. Un nouveau livre vient d’être consacré à cette figure de l’architecture afin de mieux comprendre son oeuvre.

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En 2010 on a fêté les cinquante ans d'Avoriaz. Toujours sous la houlette du groupe Pierre&Vacances, qui est à l’origine d’Avoriaz, et bien sûr avec le promoteur Gérard Brémont aux commandes, comme à la création de cette station de ski voulue « idéale, ludique et sans voitures ».

Des trois architectes investis dans ce programme initial un peu fou, seul Jacques Labro poursuivra. « C’est unique de créer un village et plus de 40 ans après de le faire évoluer. » Car, en effet, la boucle est bouclée. La station d’Avoriaz était sa première commande de jeune architecte en 1964. Aujourd’hui, près de 50 ans après, Jacques Labro continue de dessiner les bâtiments qui sortent de terre. « Je suis très attaché à Avoriaz et c’est naturellement que je suis les projets d’extension. La retraite ? Je n’aime pas ce mot. Je préfère retraiter les choses. J’ai commencé ma carrière avec Avoriaz et je la finirai avec elle. Chaque projet est une aventure » nous confie-t-il.

Aujourd'hui, toujours vif d’esprit, il fréquente la station plusieurs fois dans l’année, notamment lors du Festival de jazz. Il pratiquait autrefois le ski et le parapente. Il se contente aujourd’hui de rouler en scooter dans les rues de Paris. Parmi ses admirateurs, Simon Cloutier, architecte de l’Atelier d’architecture d’Avoriaz, qui travaille avec Jacques Labro pour poursuivre son œuvre. Il ne tarit pas d’éloges pour son maître : « A l’ère de la voiture, il a su imposer une station sans voiture. C’était complètement dingue ! Ce qui m’impressionne le plus chez lui, c’est son indépendance. Il a une liberté d’expression dans sa façon de bâtir qui fait rêver ».

Ainsi vit Jacques Labro, un génie du lieu qui a révolutionné le bâti en montagne et influencé d’autres architectes comme Guy Rey-Millet pour la station des Arcs. Nous lui avons demandé quel regard portait-t-il aujourd’hui sur l’habitat de montagne. Voilà ce qu’il nous a confié : « Je regrette qu’il n’y ait pas plus d’inventivité. Je ne retrouve pas la singularité que mérite le paysage de montagne à part peut-être quelques refuges en montagne. Il ne faut pas banaliser la montagne ».

Plus de quatre décennies après ses débuts dans la station, il reste aussi motivé qu'aux premiers jours, entre autres en ce qui concerne le centre nautique "l’Aquariaz ", une adaptation de Center Parc à la montagne, une enclave de nature avec profusion de végétaux. « Entre les Dromonts et la Falaise, on reste dans le même esprit architectural d’Avoriaz : créer des transparences entre la façade arrière et avant. Je voudrais aussi valoriser la promenade de la Corniche. J’ai l’ambition d’une excellence et je sais que je n’y arriverai pas, d’où ce regard critique… ».

Par Free Presse

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