15.09
2016
Style
A l’occasion du salon Alpes Home, qui a eu lieu du 29 au 31 juillet à Méribel, nous nous sommes intéressés à l’architecture et au design en montagne et nous avons rencontré Yann Damiani, de l’agence SILO Architectes.
SILO regroupe Carine Bonnot, Thibaut Candela et Yann Damiani, diplômés de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Grenoble. Carine Bonnot a notamment été scénographe et commissaire de l’exposition « Montagne Design : nouvelles inspirations ».
Bonjour Yann, l’agence SILO n’est pas spécialisée en travaux de montagne mais vous êtes fortement attaché à ces territoires, pourquoi ?
A l’école d’architecture de Grenoble, les questions d’architecture en montagne sont enseignées. J’y ai donc été sensibilisé très tôt. J’aime le ski, l’escalade et habiter à Grenoble, la capitale des Alpes, permet de pouvoir pratiquer la montagne facilement.
Mon travail d’architecte est vraiment un travail de passion, et pas de volume d’affaires, et j’apprécie énormément le patrimoine moderne des stations des Arcs, de Flaine et d’Avoriaz.
Pouvez-vous qualifier l’architecture et le design de montagne ?
On remarque aujourd’hui de fortes influences scandinaves dans les éléments de design. Ceux-ci ont été développés dans des pays nordiques mais en plaine à la base, puis éventuellement en pente. Les influences des années 50 et 60 sont aussi très à la mode en ce moment, notamment leur version revisitée des pays nordiques où les pratiques hivernales ont régi l’architecture et le design.
Nous essayons de revisiter ces influences dans notre travail où nous intervenons à tous les niveaux, des bâtiments aux patères. Tout est lié.
En quoi le design de montagne est-il spécifique ?
Les designers présents à Alpes Home sont aussi des artisans. C’est intéressant car il ne s’agit pas de travail industriel. Les matériaux sont naturels, avec une large place pour le bois, et les savoir-faire autour de l’esthétisme sont incontestables. Cependant, pour moi il n’y a peut-être pas de design spécifique de montagne. Une décoration, oui. Quelques fois répétitive. Mais un designer qu’il soit en provenance du Japon ou de New-York est tout à fait capable de travailler en montagne. C’est la même chose pour un designer de montagne où son travail peut tout à fait avoir sa place au bord de l’eau.
En architecture, les stations ont été et sont des territoires d’innovation par le jeu, la diversité, l’aventure.
Vous avez à cœur d’utiliser de « vrais » matériaux et jamais d’imitations, n’est-ce pas plus cher ?
Passer par un architecte pour réhabiliter son appartement fait gagner de l’argent à long terme. Travailler avec du contemporain peut apporter de la modernité et répondre à des problématiques écologiques. Aux Arcs, nous avons mené des travaux de rénovation avec des montants comparables à des budgets HLM. L’architecte ou le concepteur peut adapter n’importe quel budget et proposer de la qualité.
Par exemple, au départ, les lofts étaient des entrepôts désaffectés d’artistes et petit à petit ce concept est devenu très esthétique et un produit de haut standing, alors qu’à la base c’est l’inverse. Tout peut changer de paradigme suivant les époques, et les beaux modèles d’aujourd’hui ne sont pas forcément chers. L’imitation bois est quelquefois plus chère que le bois !
Crédits : Agence SILO Architectes