29.01
2013 Activités

Originaire de Scandinavie et popularisé au début du XXe siècle par les Anglais en villégiature à Saint-Moritz, le ski-joëring s'est relancé il y a une vingtaine d'années dans les Alpes. Cette discipline équestre ludique et accessible, qui combine cheval et glisse, a le vent en poupe. A tester cet hiver, même si vous n'êtes pas cavalier !

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Comme le chien de traîneau, le ski-joering, autre glisse tractée par un animal, nous vient du froid ! De Scandinavie précisément, où la neige recouvre les sols pendant de longs mois.
Pour se déplacer, les habitants chaussaient alors les skis et se faisaient tracter par des rennes, avant de les remplacer par des chevaux, plus puissants et plus rapides.

A l'aube du XXe siècle et des sports d'hiver naissants, le ski-joëring devient une activité de loisir. Les premières courses de ski attelé sont organisées dès 1906 à Saint-Moritz, sous l'impulsion des Britanniques, fans de sports équestres. La station suisse reste encore aujourd'hui le haut-lieu de la discipline version sportive.

En France, le ski-joëring, avant tout utilitaire, s'est pratiqué jusqu'à l'apparition des remontées mécaniques, les chevaux faisant office d'ascenseur pour les skieurs. "C'est en retrouvant une vieille carte postale montrant des skieurs tractés par des chevaux que je me suis dit qu'on pouvait remettre au goût du jour cette activité dans nos stations", raconte Jacques Fillietroz, du centre équestre la Cavale aux Arcs. Celui qui est aussi pisteur et guide de haute montagne, est l'un des artisans de la renaissance du ski-joëring en France dans les années 90. C'est d'ailleurs principalement chez lui que nombre d'enseignants d'équitation des différents massifs français viennent se former à la discipline, reconnue par les instances fédérales. Il existe même un championnat de France très disputé de ce sport qui se décline aussi sur herbe ou sur sable, moyennant des planches adaptées.

Pour ses promoteurs, le ski-joëring hivernal est très accessible au grand public. "Pas besoin d'être cavalier pour faire du ski-joëring", assure Michaël Mesas du centre équestre de l'Alpe d'Huez qui dispose d'un anneau d'initiation de 850 m à 2000 m d'altitude. "Il faut juste être à l'aise à ski, minimum niveau 1ere étoile pour l'initiation". A La Clusaz, Aravis Passion propose également l'activité aux enfants de moins de 7 ans avec le poney-luge ! 

Après quelques minutes de briefing concernant le placement du skieur derrière le cheval et les bons gestes à accomplir pour guider l'animal, on peut goûter en solo au plaisir de la glisse tractée par la plus belle conquête de l'homme. De préférence dans un espace clos et plat. Pour les moins téméraires ou pour les baptêmes, un moniteur se place à côté du skieur ou carrément sur le cheval pour le guider. « Les personnes n’ont qu’à se laisser glisser, sans se préoccuper de la conduite du cheval », explique Evelyn Joachim, du centre équestre des Orres dans les Alpes du Sud, une autre pionnière du ski-joëring en France.

Ski joëring en montagne française

Aux Ecuries de la Dordogne au Mont Dore, Frédérique Bertholon et Jean- Marie Laurent, seuls à proposer l'activité en Auvergne, mettent en place différents ateliers. Particulièrement grisant, l'atelier de conduite qui permet d'oublier ses skis pour s’occuper de la conduite du cheval en autonomie sur des parcours aménagés, de slaloms simples pour les plus débutants jusqu’à des véritables gymkanas incluant chicane, tremplin, passage étroit et slaloms spécial pour les plus avertis. "En séance de perfectionnement, les élèves vont même jusqu’à exécuter des enchainements de sauts d’obstacles dans lesquels  le skieur fait sauter le cheval et prend lui-même  un tremplin en appui sur l’obstacle : sensations fortes garanties !", assure Jean-Marie Laurent.

Aux Arcs, où quelque 20 km d'itinéraires damés ont été aménagés par la station, Jacques Fillietroz et son équipe encadrent des sorties de deux heures, en forêt ou sur les crêtes immaculées près d'Arc 2000, avec une vue imprenable sur la vallée de Haute-Tarentaise et les sommets environnants. "Nous sommes même entrain de mettre en place, pour l'hiver prochain, un circuit de randonnée en ski-joëring jusqu'au Dôme de Vogel, avec halte repas au refuge éponyme. Ça sera une sortie ski-joëring 100% nature". A l'Alpe d'Huez, pour les plus aguerris, Michaël Mesas donne rendez-vous aux amateurs à 17h, une fois les pistes fermées, pour des sorties de 40 mn environ, sur des secteurs du domaine skiable. L’occasion d’éprouver un grand sentiment de liberté lorsque les attelages partent au galop. « C’est vraiment à cette allure que le ski-joëring est le plus grisant», souligne Evelyn Joachim. Aux Ecuries du Mont d’Or et des Lacs à Métabief, dans le Jura, la formule binôme ravira les adeptes d’équitation puisqu’au cours de la séance, les personnes sont tantôt skieur, tantôt cavalier.

Alors à quel âge peut-on s'initier à cette glisse ludique ? Globalement dès six ans, moyennant des équidés adaptés : des poneys shetlands pour les plus petits et des doubles poneys ou des chevaux de taille modeste pour les adultes. Aux Orres, Evelyn Joachim a lancé du baby-ski-joëring dès 3/4 ans. « Sous réserve que les enfants aient le niveau Ourson en ski », prévient-elle. Une séance toute en douceur d'une trentaine de minutes, avec des poneys shetlands ultra cool et tenus en main, que les bambins auront préalablement pansé (brossé) pour se familiariser avec eux. Succès garanti !

©Actumontagne

Crédits photos
©OT Alpe d’Huez/Laurent Salino - OT Les Arcs/Seb Leon - OT Les Orres - OT Sancy

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