21.03
2012 Style

Pouvoir chausser les skis directement au pied de son logement, c’est évidemment le rêve de tous les vacanciers qui partent à la neige. Ça tombe bien, de nombreuses stations françaises ont été conçues de cette manière.

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La plupart de ces stations « skis aux pieds » sont apparues dans les années 1960. Citons notamment La Plagne en 1961, les Ménuires en 1963, Flaine et Le Corbier en 1967 ou Les Arcs en 1968. A l’époque, le pragmatisme prime sur toute autre considération. L’architecture est sous l’influence de Le Corbusier, qui privilégie la dimension fonctionnelle des constructions. Celles-ci doivent répondre aux quatre fonctions principales de l’Homme : travailler, se loger, se déplacer et se divertir. Pensé pour la ville, ce modèle sera transposé à la montagne. Il faut dire que l’Etat, en lançant son Plan Neige dans les années 1960, souhaitait profiter de l’engouement grandissant des Français pour les sports d’hiver.

Stations ski aux pieds

Contrairement à aujourd’hui, les touristes de l’époque montent en station pour faire du ski et rien d’autre. Les vacanciers passent huit heures par jour sur les pistes et passent moins de temps à flâner dans les rues ou à prendre le soleil sur le balcon et dans leur location de vacances au ski. Il faut donc rationnaliser au maximum l’architecture des stations, d’où l’émergence d’immeubles imposants directement au pied des pistes. Cette recherche de la rationalité maximale explique aussi la construction de galeries commerciales, au rez-de-chaussée ou au sous-sol des immeubles, afin de pouvoir descendre faire ses courses en pantoufles, sans perdre de temps.

Des stations sans voitures

La plupart de ces stations dites de troisième génération se sont créées autour de la volonté de préserver la sécurité de l’enfant, du piéton et du skieur, d’où l’idée d’implanter des bâtiments au pied des remontées mécaniques et de séparer autant que possible les voitures, les skieurs et les piétons.  Le concept s’articulait autour d’un thème précis : « la famille en vacances » : les enfants doivent pouvoir vivre leurs vacances à fond, permettant à maman d’être elle-aussi en vacances et le tout dans un budget correct. Certaines d’entre elles ont également su développer leur identité propre, grâce à l’avant-gardisme de leurs promoteurs.

On pense évidemment à Avoriaz, où dès sa création en 1967, Robert Brémond et son fils Gérard (créateur de Pierre&Vacances) imaginèrent une station sans voitures, où les rues sont aussi des pistes de ski. Dans un autre style, l’architecte Denys Pradelle a parfaitement su intégrer de grandes barres d’immeubles au paysage d’Arc 1600. A l’image du « Versant Sud », ensemble résidentiel de 225 logements qui épouse complètement la ligne de pente, et n’est donc pas visible au loin, alors qu’il équivaut à un immeuble de 13 étages et 120 mètres de long ! Les aménagements actuels de ces stations skis aux pieds s’inscrivent dans cette même mouvance. Fonctionnalité et intégration au paysage n’ont jamais été incompatibles…

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