L’emblématique marmotte, de retour après des mois d’hibernation

Crédit photo : ©OT Font Romeu

Comment parler animaux des montagnes sans parler marmotte ? Ce petit animal, que l’on peut trouver à partir de 800 mètres d’altitude, pèse entre 3 et 6kg et ne mesure en général pas plus de 60cm.

Sa particularité ? La marmotte dort 6 mois par an ! Avec une période d’hibernation qui dure d’octobre à avril, c’est à elle que l’on doit l’expression « dormir comme une marmotte ».

Alors en ce moment, avec le retour des beaux jours, les marmottes sont de retour et s’affairent dans les montagnes. Son objectif pour les mois d’avril, mai et juin, est notamment de « se remplumer ». En effet, son poids peut diminuer de moitié pendant l’hibernation, alors c’est le moment de reprendre du poil de la bête ! Si son alimentation est principalement végétale, elle peut parfois se nourrir de petites larves ou insectes.

Les mois d’avril et mai sont aussi les mois d’accouplement pour les marmottes. Après avoir hiberné tout l’hiver, il est temps d’accueillir une nouvelle progéniture, qui verra le jour après seulement une trentaine de jours de gestation. Vous ne pourrez cependant pas les observer tout petits, car les bébés marmottes sortent du terrier quelques semaines après leur naissance.

Comment trouver les marmottes au printemps ?

La marmotte est présente principalement dans les Alpes, d’où son nom complet « Marmotte des Alpes », vous pourrez cependant la croiser dans tous les massifs français. Mais si vous voulez croiser une marmotte lors de votre balade en montagne, il faudra faire le moins de bruit possible, et tendre l’oreille !

Discrètes et surtout très craintives, le meilleur moyen de les repérer est d’entendre leur cri strident (comme un sifflement). Ce cri leur permet de signaler un danger à leurs congénères, afin de se protéger au plus vite dans leur terrier. Si vous l’entendez, alors elles sont toutes proches !

Très présentes dans le parc national de la Vanoise, vous pourrez les retrouver en station, notamment autour de Pralognan-la-Vanoise, Val d’Isère ou Bonneval-sur-Arc. Mais toutes les randonnées en pleine nature dans les Alpes vous donnent l’occasion d’en croiser, si vous ne les effrayez pas, vous pourrez peut-être les observer en train de faire la sieste au soleil…

Dans le Massif Central, c’est autour du Puy de Sancy que les marmottes sont les plus nombreuses. Plus haut point du massif, des balades sont accessibles via la station du Mont-Dore.

La marmotte est aussi très présente dans les Pyrénées (où elle a été réintroduite à la fin des années 40). Vous pourrez l’observer au détour de vos balades à proximité de la station de Saint Lary Soulan, à plus de 1500m d’altitude.

Chamois et bouquetins, les équilibristes de nos montagnes

Crédit photo : Val Cenis - ©R.Salles

Changeons de gabarit pour un animal montagnard plus agile que mignon, le chamois ! S’il est plutôt facile de l’observer au printemps et en été, c’est parce que ces animaux sont nombreux, notamment dans les Alpes où on en compterait plus de 50 000. Le Parc National de la Vanoise est d’ailleurs le lieu de plus grande concentration de bouquetins.

Bouquetins, chamois, quelles différences ? Physiquement parlant, leurs morphologies sont très similaires. C’est donc plutôt grâce à leur pelage que l’on peut les différencier. Le chamois a une particularité : une marque de couleur noire sur la tête, et son pelage est brun ou noir. Le bouquetin a quant à lui un pelage de couleur unie, marron, beige ou noir, et aussi sa petite particularité : les mâles ont une barbichette !

Si vous avez la chance de les observer en montagne, soyez aussi attentifs à leur manière de se déplacer. Les chamois ont plutôt un mouvement souple et font de grands pas, tandis que le bouquetin est plutôt adepte des petits sauts rapides et précis.

Où observer les chamois et bouquetins de mars à juin ?

Ces animaux vivant en altitude, on les retrouve principalement dans les Alpes et les Pyrénées, mais également dans les Vosges et les Montagnes du Jura.

Il n’est pas impossible de les croiser en forêt, mais pour maximiser vos chances de les observer, il faut plutôt chercher en milieu rocheux. Très habiles sur les parois rocheuses escarpées, ils sont souvent en petit groupes et se déplacent pour trouver à manger, car à la sortie de l’hiver, ils doivent déjà faire des réserves de graisse pour tenir le prochain !

Vous l’aurez compris, ce n’est pas proche de la station ou du village que vous observerez ces animaux. Il vous faudra randonner pour atteindre des endroits plus reculés et des paysages plus rocheux. Mais ils restent assez faciles à observer, d’une part grâce à leur nombre, mais aussi parce que lorsqu’ils ruminent, ils restent assez immobiles, à condition que vous ne leur fassiez pas peur !

Les chamois et bouquetins vous attendent donc sur les hauteurs, que vous soyez en Haute Savoie, Savoie, Isère, ou encore dans les Alpes du Sud ou les Pyrénées.

Les rapaces : aux beaux jours, mission chasse et élevage

Crédit photo : ©SuperBesse

Et si cette fois, on levait les yeux ? Les rapaces sont aussi une espèce très présente dans les montagnes françaises, et la période du printemps est idéale pour commencer à les observer.
Par exemple, les aigles jeûnent pendant plusieurs semaines en hiver, alors dès le retour des beaux jours, ils partent à la chasse !

C’est également la période de reproduction, et entre mars et août, ils occupent la majeure partie de leurs temps à la couvaison, puis à l’élevage de leurs petits. Ainsi, si vous avez la chance de pouvoir observer un nid, il est fort possible qu’au moins l’un des deux membres du couple soit présent pour couver, pendant que l’autre chasse.

Si trouver un nid de rapace est plutôt rare, vous avez de fortes chances d’observer ces animaux en vol. Leurs déplacements sont harmonieux grâce à l’envergure de leurs ailes, qui peut atteindre plus de 2 mètres chez l’aigle royal.

Comment repérer un rapace lors d’une randonnée ?

L’astuce pour le repérer : avant de lever les yeux, tendez plutôt l’oreille ! Le cri caractéristique d’un rapace se repère facilement dans les montagnes, grâce à la résonnance apportée par les grands espaces.

Autre astuce : cherchez le au-dessus des espaces montagnards plutôt ouverts, comme les prairies, clairières ou encore alpages. Ce sont ses zones de prédilection pour chasser leurs proies, plus facilement repérables. 

Enfin, géographiquement, vous trouverez des rapaces dans tous les massifs français, mais si vous cherchez l’emblématique aigle royal, il se trouve plutôt dans les Alpes et les Pyrénées.

Avec un guide de montagne, découvrez les randonnées à thème spécial animaux

Si vous n’êtes pas très aventurier et que vous préférez vous faire guider pour être sûr de ne rien louper, c’est tout à fait possible !

Observer les animaux dans leur habitat naturel n’est pas toujours facile lorsque l’on connait peu la montagne. Mais pas d’inquiétude, de nombreuses stations proposent des randonnées et balades sur le thème des animaux de montagne, et cela commence dès le mois de mars !

Avoir un guide, c’est augmenter ses chances de pouvoir observer marmottes, chamois et autres rapaces, mais c’est aussi s’assurer qu’on ne perturbe pas leur équilibre, car comme nous l’avons vu, les animaux ont beaucoup à faire au retour des beaux jours !

Voici quelques exemples de balades organisées pour observer cette faune sauvage :

• A Orcières Merlette, dans les Hautes Alpes, les « randos marmottes » sont un circuit familial où l’omniprésence des marmottes ravit petits et grands. En 1h30, vous en apprendrez beaucoup sur ces animaux, et vous pourrez également profiter d’une pause dégustation de produits régionaux pendant cette sortie.

• Au Grand Bornand, en Haute Savoie, c’est une demi-journée spéciale observation des marmottes qui vous attend avec un guide. Cette randonnée est ouverte aux enfants à partir de 4 ans, de quoi passer un moment agréable en famille. Réservation auprès de l’office du tourisme. Plus d'infos ici.

• A Villard de Lans Corrençon, en Isère, les accompagnateurs vous proposent une « rando observation » des bouquetins, dans le massif du Vercors. Avec une ascension située entre 400 et 800m de dénivelé (les bouquetins, ça se mérite), les guides s’adaptent à la vitesse du groupe et vous proposeront des points d’observation aux jumelles pour observer la vie de ces animaux. 

• Pour observer les chamois au cœur du Parc National des Écrins, la station de Serre Chevalier Briançon, dans les Alpes du Sud, vous propose une randonnée lors de laquelle vous irez au pied d’une falaise, d’où vous pourrez observer et photographier facilement les chamois. A partir de 40€ et possible toute l’année, renseignez-vous auprès de l’office du tourisme.

Vous l’aurez compris, après de longs mois d’hiver passés au chaud et au calme pour les animaux des montagnes, les beaux jours du printemps sont les bienvenus, et ces animaux ne s’ennuient pas ! Alors soyons attentifs, discrets, ouvrons grand les yeux et les oreilles, la faune est bien là, toute proche.

Crédit photo bannière : Gréolières-les-Neiges ©EmmanuelJuppeaux